...nuit tout en chantant Délie, l’astre qui l’éclaire, Délie toujours nouvelle, toujours renaissante, guide des matelots et des « voyageurs errants ». « En son plein », elle remplit tout l’espace, et chasse la « noire horreur de la nuit ». Est-ce une concession aux peurs immémoriales ? Il est difficile de dire ce qu’est la nuit « en elle-même », puisque, depuis la création du monde, elle est ornée d’étoiles. La nuit de Marulle est en tout cas une nuit active : le laboureur est invité à ne pas différer son travail et à s’avancer dans la forêt (autre lieu ancestral de la peur) « tandis que Délie sous l’étreinte bienfaisante de son frère se tait/ Et charge de ténèbres tout l’espace ».
Ménager, Daniel. La Renaissance et la nuit. Librairie Droz.
"Delie, object de plus haulte vertu." Engraving from the Emblemata amatoria (Amsterdam, 1601).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire