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mardi 29 septembre 2015

Citation d'Edmond Rostand







C'est la nuit qu'il est beau de croire a la lumiere.-Edmond Rostand





Musica Notturna
Invocation a la nuit
Le concert des nations
Jordi Savall
Alia Vox



dimanche 23 août 2015

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres

   

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées
Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulement d'eau au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur,

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? -

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.



mercredi 12 août 2015






Gustave Dore, gravure pour "La Divine Comedie" (L'enfer) de Dante Alighieri




https://www.youtube.com/watch?v=k1kbYmVzhAo




dimanche 14 juin 2015

Ingrid Rowland on Bernini, The Blessed Soul and the Damned Soul (New York Review of Books, June 2015)






  1. The Blessed Soul is female, with a classical profile and a classical coiffure, crowned with a garland of roses frozen forever. Between her parted lips we can just detect a row of perfect teeth, a feat of detailing that the ancient Greeks and Romans regarded as proof of a consummate sculptor—and Bernini had no intention of lagging behind the ancients, or anyone else. The blessed soul’s eyes are carved with irises and pupils upturned toward her heavenly reward, like the pearly-skinned damsels that the painter Guido Reni was churning out at the same moment. In her perfection, the Blessed Soullacks every trace of personality, but perhaps this is the point; she has been purified of every fault.
  2. The Damned Soul, by contrast, is male, and unmistakably individual, from his definite features—heavy brow, corrugated forehead, a wisp of mustache—to his wild expression and his crazy flamelike hair, bristling with horror at what he sees before him. He is a self-portrait of Bernini, making faces in a mirror as he envisions the torments of Hell, and we can see not only his full set of rather sharp teeth but also his tongue, so highly polished that it seems realistically wet. To suggest the infernal flames reflected in the Damned Soul’s dark, intent eyes, Bernini has hollowed out their irises, leaving a pinpoint of white marble in the center of each to capture a fiery gleam.



http://www.nybooks.com/articles/archives/2015/jun/04/bernini-he-had-touch/

jeudi 14 mai 2015








Le Sutra du Coeur de la Grande Perfection de Sagesse








 

Le Sutra du Coeur de la Grande Perfection de Sagesse


Un des textes bouddhiste les plus récités dans les monastères de la tradition du Mahayana au Tibet, en Chine et au Japon

Par Nagarjuna


LE SUTRA COEUR DE LA GRANDE PERFECTION DE CONNAISSANCE TRANSCENDANTE


Om hommage à l’Arya, la Bhagavat, la Perfection de Connaissance transcendante
L’Arya Bodhisattva Avalokitesvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance transcendante ; il regarda attentivement : il vit cinq agrégats, vides dans leur nature propre.
Voici Sariputra, forme est vacuité et vacuité est forme ; forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme ; là où il y a forme, il y a vacuité, là où il y a vacuité, il y a forme ; ainsi en est-il des sensations, des notions, des samskara et de la connaissance discriminative.
Voici, Sariputra, tous les Dharma ont pour caractéristique la vacuité ; ils sont sans naissance et sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude.
C’est pourquoi, Sariputra, dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensations, ni notions, ni samskara, ni connaissance discriminative ; ni oeil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni mental ; ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux ; ni élément de la vue jusqu’à ni élément de la connaissance mentale ni absence de Vue, ni cessation de l’absence de Vue jusqu’à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort ; ni malheur, ni origine, ni extinction, ni Sentier ; ni connaissance, ni obtention, ni absence d’obtention.
C’est pourquoi, Sariputra, le Bodhisattva, par sa qualité de "sans obtention", prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure la psyché libre d’obnubilations. N’ayant pas d’obnubilations de la psyché, il ne tremble plus, il a surmonté les méprises et il atteint finalement Nirvana.
Tous les Bouddhas qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, se sont pleinement Eveillés du Parfait et Complet Eveil.
C’est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de tout malheur, vrai, sans erreur. Par la perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé, le voici :
OM GATE GATE PARAGATE PARASAMGATE BODHI SVAHA
("Allée, Allée, Allée au-delà, Allée complètement au-delà, Bodhi, Svaha").


Telle est la conclusion du Coeur de la perfection de la Connaissance transcendante.
Traduit du Sanskrit par l’Anagarika Prajnananda (René Joly).


http://www.buddhaline.net/Le-Sutra-du-Coeur-de-la-Grande,86





https://www.youtube.com/watch?v=nzioMDYzsgI



partie d'un rouleau du Sutra du Lotus, japonais, 12e siecle, Metropolitan Museum






dimanche 15 mars 2015

lundi 9 mars 2015





There'll be crocuses to bring to school tomorrow
Just a little green
Like the nights when the Northern Lights perform
There'll be icicles and birthday clothes
And sometimes there'll be sorrow.

(from "Little Green")









jeudi 26 février 2015








L'astre de la nuit




A circle stretches.
From Tangier to the moon.
From London to the water.
From San Francisco to the sun.
From bird to lessens....

(Gertrude Stein)



MARGUERITE
Il se fait tard, adieu!

FAUST
Quoi! je t'implore en vain!
Attends!
Laisse ta main s'oublier dans la mienne,
Laisse-moi, contempler ton visage…
Sous la pâle clarté
Don’t l'astre de la nuit, comme dans un nuage,
Caresse, ta beauté.


(Gounod, Faust, livret de Jules Barbier et Michel Carré
d'après la pièce Faust et Marguerite de Carré, elle-même
tirée du Premier Faust de Goethe)




lundi 2 février 2015

The madonna of the future










La couverture sombre d'un livre de poche que mon frere aine gardait toujours...plus d'une quarantaine d'annees apres, je lis efin cette nouvelle du ecrivain celebre americain, deux mois avant mon premier voyage en Italie.   L'image inoubliable m'est restee toutes ces annees.








jeudi 29 janvier 2015

Long Day's Journey into Night (II)







http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Madone_%C3%A0_la_prairie





Quoique je ne sois pas chretien, en regardant le ciel azur et bientot noir et seme d'etoiles de ces images celebres qui proviennent des peintres de la Renaissance (Guido Reni, Raphael, et Fra Angelico). je ne peux que m'y sentir de l'apaisement et serenite profonde.









jeudi 15 janvier 2015

Le silence de la nuit etoilee











1475.  Antonio da Messina.  Tempera et huile sur bois.  A Palerme en Sicile.