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mardi 28 janvier 2014
lundi 27 janvier 2014
jeudi 23 janvier 2014
كتاب ألف ليلة وليلة
كتاب ألف ليلة وليلة
photo de deux pages d'un manuscrit syrien du xive siècle.
Kay Nielson (1922)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Mille_et_Une_Nuits
jeudi 16 janvier 2014
"Have you ever thought of the night?"
'Have you ever thought of the night?' the doctor inquired with a little irony; he was extremely put out, having expected someone else, though his favourite topic, and one which he talked on whenever he had a chance, was the night. 'Yes,' said Nora, and sat down on the only chair. 'I've thought of it, but thinking about something you know nothing about does not help.'
'Have you', said the doctor, 'ever thought of the peculiar polarity of times and times; and of sleep? Sleep the slain white bull? Well, I, doctor Matthew-Mighty-grain-of-salt-Dante-O'Connor, will tell you how the day and the night are related by their division. The very constitution of twilight is a fabulous reconstruction of fear, fear bottom-out and wrong side up. Every day is thought upon and calculated, but the night is not premeditated. The Bible lies the one way, but the night gown the other. The Night, "Beware of that dark door!"'
'I used to think', Nora said, 'that people just went to sleep, or if they did not go to sleep, that they were themselves, but now,' she lit a cigarette and her hands trembled, 'now I see that the night does something to a person's identity, even when asleep.' '
'Ah!' exclaimed the doctor. 'Let a man lay himself down in the Great Bed and his "identity" is no longer his own, his "trust" is not with him, and his "willingness" is turned over and is of another permission. His distress is wild and anonymous. He sleeps in a Town of Darkness, member of a secret brotherhood. He neither knows himself nor his outriders, he berserks a fearful dimension and dismounts, miraculously, in bed!
His heart is tumbling in his chest, a dark place! Though some go into the night as a spoon breaks easy water, others go head foremost against a new connivance; their horns make a dry crying, like the wings of the locust, late come to their shedding.
-from "The Night Watchman," Nightwood by Djuna Barnes
Oui d'entre nous pourra désormais traverser la place Saint-Sulpice ou entrer dans le Café de la Mairie sans se remémorer les rêveries et les monologues du docteur Matthieu-Puissant-Grainde Sel I )anteoO'Connor ?
Ce dei mer ne saurait être contredit lorsqu'il déclare : " J'ai jeté mon destin au vent par verbosité. " Sa revanche c'est qu'en se désintéressant de son propre avenir, il a acquis le don de déchiffrer les émois confus de ceux qui l'approchent. Tel est le cas de Félix Volkbein, le juif autrichien, qui le supplie de lui apprendre pourquoi l'Américaine Robine Vote a consenti à l'épouser, puis s'est enfuie en lui laissant la garde de leur fils. Mais l'élusive Robine, qui passe dans notre univers à la façon d'une somnambule, ne demeure pas moins mystérieuse pour les deux femmes qui se la disputent âprement, la douce et ardente Nora Flood et l'immonde Jenny Petheridge, la " squatteuse ", qui jouit de son veuvage après avoir mené ses quatre maris successifs au tombeau.
Considéré comme le chef-d'oeuvre de Djuna Barnes, ce livre l'a placée, dès sa publication en 1936, au premier rang des écrivains américains de sa génération.
http://www.babelio.com/livres/Barnes-Le-Bois-de-la-nuit/107702
09 janv. 08
Le bois de la nuit (Djuna Barnes)
[De son vrai prénom Djalma, elle naquit en 1892 dans l’État de New York, au sein d’une colonie d’artistes anticonformistes, d’une mère anglaise et d’un père américain, peintre raté, cynique et fainéant dont elle fera le portrait, terrible, dans Ryder. Elle grandit dans la ville de Cornwall-on-Hudson, puis dans une ferme de Long Island tenue par son père et sa grand-mère. L’adolescente ne fréquente aucune école ni collège, mais accomplit les travaux agricoles, joue du banjo, du violon et du cor d’harmonie tout en se forgeant sa propre culture : Bible, Shakespeare et poètes modernes. Djuna part ensuite se faire les dents à New York comme dessinatrice, poète, écrivaine dramaturge, journaliste. On lui doit, destinés à des revues new-yorkaises (Vanity Fair, New York Herald Tribune, Morning Telegraph, Mac Call’s) des dessins soit dans le style illustratif de Beardsley, soit satiriques, ainsi que de courtes nouvelles et savoureuses interviews de personnalités. Portraits croqués sur le vif de gens plus ou moins célèbres tels Flo Ziegfield, (1914), fondateur des Ziegfield Follies, Mother Jones (1915), militante infatigable du syndicalisme, pilier des grandes grèves qui secouèrent l’Amérique de 1870 à 1930, Griffith (1925). Il semble impossible de ne pas retranscrire ici les paroles du cinéaste : « Aucune femme n’est jamais trop vieille. Elle ne doit pas penser « vieux ». Aucune n’a jamais trop d’expérience, elle ne doit pas avoir peur de vivre, et de vivre dangereusement, car tout compte pour le bien du film. Il n’y a absolument aucune limite d’âge. Tout ce qu’il faut, c’est un agent, une volonté de fer, un peu d’expérience et une certaine connaissance des exigences de l’écran. » La chanteuse Yvette Guilbert (1917), James Joyce (1922), l’année de parution d’Ulysse, Kiki de Montparnasse (1924) et Coco Chanel (1931) passèrent sous les rayons X de Djuna qui fait preuve outre du « crépitement anecdotique et spirituel » dont la crédite Douglas Messerli, l’un de ses préfaciers, d’un sens de l’incarnation absolument inouï. D’une force poétique aussi dont Le Bois de la Nuit, Antiphon et Ryder seront l’apogée. Autant d’ailleurs les interviewés sont passés au laser de son exceptionnelle faculté d’observation, autant la femme elle-même se dévoile ; plus, même, se dénude. Le scepticisme foncier en l’humanité — pas étonnant si l’on se remémore son enfance et son adolescence —, le fond de tristesse latente, la quête d’un absolu inaccessible pour un être à la fois aussi cynique et aussi fragile se devinent, souvent masqués par le chic d’une plume alerte, le goût de la repartie cinglante et l’apparente désinvolture. Bref, la Djuna touch of desert heart. Djuna et l’Europe « Ceci est mon histoire : un gémissement de bête et de chien. », écrit-elle sur un manuscrit. La définition, tout en ouvrant de vastes perspectives, cerne l’univers et la vie de celle qui arpenta le boulevard du Montparnasse en cape et chapeau voilette noirs, canne à la main, fréquenta de futures célébrités, connut une vie d’extravagances et de déboires avant de mourir quasiment ermite, idolâtrée par certains, oubliée par d’autres, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, en 1982, dans ce Greenwich Village qu’elle avait quitté en 1920 pour découvrir le Paris des Années Folles. Époque où, opposés à l’Américan way of life si plein de suffisance dont le concept de progrès entraîne une effrayante tyrannie de l’industrialisation et un capitalisme à tous crins, les artistes américains s’expatrient en nombre vers la France, particulièrement sa capitale, alors haut lieu des arts, des lettres et de la liberté. Elle y côtoie tout ce que Paris compte de « people » du cru et les grands expatriés que sont Hemingway, Fitzgerald, Dos Passos, Ezra Pound, Gertrude Stein, Henry Miller, Anaïs Nin, Raymond Calder, Man Ray ; fréquente le salon de Natalie Clifford Barney, la librairie Shakespeare & Co, de Sylvia Beach. En 1921, file à Berlin à la suite de ce même groupe d’Américains, y rencontre le grand amour de sa vie, la très belle sculptrice Thelma Wood. « Je ne suis pas lesbienne, j’aimais Thelma, c’est tout. » déclara-t-elle à une intime. Retour sur Paris. Affreusement blessée par le comportement plus que volage, — outrageant — de Thelma, elle quitte la capitale en 1932 pour l’Angleterre en compagnie de Peggy Guggenheim. C’est dans ce pays qu’est écrit et publié Le Bois de la nuit. Chassée de Paris où elle était revenue pour régler des affaires, par la déclaration de la guerre, elle s’embarque pour les États-Unis. Son œuvre : un foudroyant corps à corps avec le langage Si l’on admet avec Musset que « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots », alors l’œuvre de Djuna Barnes est de celles qui appellent le superlatif. Ses contemporains — non des moindres — ne s’y sont guère trompés : Eugène O’Neill la place au-dessus de lui, Dylan Thomas reconnaît en Le Bois de la nuit l’un des trois plus grands textes en prose écrits par une femme. Ezra Pound, Faulkner admirent plus ou moins implicitement l’influence de son écriture sur la leur. Lorsque nous pénétrons cet univers zébré d‘éclairs, assombri de grandes ténèbres, balayé par les vents d’une pensée radicale qui donnait à la création artistique une prééminence absolue sur toute autre forme de création humaine, nous nous sentons véritablement emportés. Il ne s’agit pas seulement de l’une des plus grandes œuvres en prose écrites au XXe siècle par une femme, mais l’une des plus grandes, et fulgurante, tout court. Que ce soit par une femme ou par un homme. Ryder (1928) diversement accueilli aux États-Unis fut traduit en allemand, accompagné de onze dessins de Djuna et décrit comme un roman social Zwischen Himmel und Hölle — entre Ciel et Enfer —, la critique rappelant que, à sa parution, le Saturday Review l’avait défini comme « le plus stupéfiant roman jamais écrit par une femme ». Le Bois de la nuit est le récit de la passion aux deux sens du mot, pour Thelma, de la plainte ultime et intime de Djuna. Dans un élan absolument unique il prend possession de l’amour et à la fois déstructure la langue anglaise. Différemment de la manière élégiaque, impressionniste de Virginia Woolf qui fait éclater les notions de continuité, de l’en-soi des êtres et des choses. De manière différente de James Joyce qui, lui, décompose minutieusement la conscience au point de la pulvériser. Antiphon (1956), pièce de théâtre traduite en suédois puis jouée à Stockolm en 1961 grâce à l’enthousiaste diplomate Dag Hammarskjöld, règle ses comptes à la famille pour le moins destructrice de Djuna : « Cesse de jouer à croire à ton mensonge misérable, sois Ta propre sombre mesure dans la veine, Car on est dans un coup plutôt tragique, mère. », jette à la vieille Augusta, sa fille Miranda la rebelle. Lorsque Guido Bruno, une des stars de la bohème de Greenwich Village interviewe Djuna Barnes après que sa première pièce Three from the Earth a été jouée en 1919 aux Provincetown Players, il écrit : « Joues roses. Cheveux auburn. Yeux gris toujours pétillants de plaisir et d’espièglerie. Boucles d’oreilles excentriques, vêtements pittoresques, toujours prête à rire et à être gaie : voilà la vraie Djuna quand elle descend la 5e Avenue, ou lorsqu’elle déguste son café noir, cigarette à la main, au café Lafayette. »]
Ce livre, célébré par une cohorte d'écrivains tels que Faulkner ou TS Eliot, raconte la vie parisienne de Robin (expatriée américaine), de Félix (Viennois et mari de Robin) et de Nora (maîtresse de Robin). L'écriture de Djuna Barnes est un pur travail d'orfèvre qui toutefois, ne parvient pas à contrer le profond ennui que dégage cette histoire qui traîne en longueur et se charge de mille et une lourdeurs métaphoriques épuisantes.
http://sagan.canalblog.com/archives/2008/01/09/7498972.html
samedi 11 janvier 2014
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